IRAK

Dans ce pays extrêmement vulnérable au changement climatique, le SIF a déployé, avec le Centre de Crise et de Soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (CDCS) et Acton contre la faim (ACF), un programme global pour aider des femmes et des hommes en détresse à améliorer leurs revenus, tout en adaptant leurs techniques pour limiter l’impact environnemental tout en boostant les rendements.

C’est une action cruciale, mise en place dans le 5e pays le plus vulnérable aux changements climatiques*. En Irak, le SIF mène un programme de soutien global à 110 agriculteurs. Déployé dans le district d’Al-Najmi, en partenariat avec le CDCS et nos confrères d’ACF, ce projet sur le long terme est voué à lutter contre les effets délétères de sécheresses intenses et prolongées.

L’un des volets de ce projet est consacré aux femmes, qui représentent près de la moitié des agriculteurs soutenus. Ainsi, pour le renforcement de leurs capacités, le SIF a dispensé une série de formations pour les agricultrices concernées sur la transformation alimentaire, telle que la fabrication de fromage à partir de lait de brebis, le conditionnement, la stratégie commerciale ou encore le marketing.

À l’issue de leur formation, ces agricultrices ont bénéficié d’un soutien financier du SIF à hauteur de 1 500 dollars, afin de les soutenir dans le développement d’activité génératrice de revenus, notamment pour l'achat de nouveaux équipements et de matières premières. « L’idée, c’est de soutenir l’inclusion économique durable de ces femmes », explique Erum B., la Chef du Projet.

En parallèle, le SIF a fourni à de nombreux agriculteurs des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte dits « réactifs », une technique qui permet de diviser par trois la consommation d’eau. Concrètement, ce procédé d’irrigation et de fertilisation est réactif aux plantes. Il leur permet d’autoréguler leur propre consommation d’eau, donc de réduire le gaspillage.

C’est le système le plus efficace pour les cultures en croissance car il fertilise naturellement les plantes, augmente les rendements agricoles et lutte contre l’érosion des sols. En toile de fond de cette approche, un objectif clair : aider les bénéficiaires à adopter une démarche plus éco-responsable, pour qu’ils s’adaptent mieux aux conséquences du changement climatique.

Le goutte à goutte permet également de lutter contre une pratique ancienne mais encore courante en Irak, celle de l’irrigation par inondation, qui nécessite énormément d’eau. De plus, ce système d’irrigation est souvent accompagné d’un usage d’engrais chimiques pour forcer la productivité, et ainsi augmenter les rendements.

Le système de goutte à goutte fournit par le SIF permet d’économiser les faibles ressources en eau

Le projet du SIF permet donc de mieux préserver les sols, tout en améliorant fortement la gestion des ressources en eau, dans un contexte où les pénuries sont drastiques. D’où, d’ailleurs, une action complémentaire pour 5 agriculteurs en situation de précarité extrême : la distribution de pompes à eau solaire, ce qui les préserve des coupures d’électricité, assez courantes.

Ce problème les contraint à débourser d’importantes sommes d’argent pour faire fonctionner des générateurs nécessitant du carburant, et qui restent coûteux et polluants. « En réduisant la dépendance énergétique de ces agriculteurs, poursuit le Chef du Projet, le SIF facilite le renforcement de leurs moyens de subsistance. Il leur est plus facile de pérenniser leur exploitation de manière durable et écologique. »

Enfin, des serres ont été fournies, avec un objectif : faciliter le développement de cultures maraichères. « Cela garantit une continuité dans les revenus, conclut le Chef du Projet. Ces serres servent également à la culture de variétés résistantes aux fortes chaleurs. Les rendements augmentent, l’impact est positif sur la sécurité alimentaire de la communauté locale. »

(*) Source : Nations Unies